Test du jeu SHARDS of INFINITY, deckbuilding vitaminé !

Test du jeu SHARDS of INFINITY - Deckbuilding vitaminé !

2-4 joueurs

Meilleur à 2

10 ans et plus

Plutôt après 12 ans, un zeste plus complexe que Star Realms globalement.

Mécanismes

Deckbuilding


Editeur

IELLO
Auteur : Gary Arant, Justin Gary
Illustrateur : Aaron Nakahara

20 minutes environ

-

Complexité

Léger à moyen

Trouver les bonnes combos et s'adapter au jeu adverses. Rien de bien sorcier.


Parution

2021

Un jeu d'affrontement très direct, dynamique. On le préfère à 2 joueurs car sans aucun temps mort. Si vous aimez cette mécanique, c'est ici épuré et maîtrisé, seul le thème nous laisse assez froids.

Note du jeu SHARDS of INFINITY 8

Test du jeu SHARDS of INFINITY : but et principe

SHARDS of INFINITY c'est un jeu de deckbuilding pur. Les deux modèles du genre étant Dominion et Star Realms (ou Hero Realms de la même veine). On oublierait presque Magic qui nous a fait tomber dans le chaudron ludique mais passons, on avoue qu'on était un peu dubitatifs en découvrant ce jeu au thème SF qui fait rageusement penser à l'excellent et minimaliste Star Realms sorti il y a déjà quelques années.


Si besoin, le deckbuilding, c'est une mécanique de jeu qui consiste à débuter avec quelques cartes assez pourries en main. On utilise ces cartes pour en acheter d'autres, généralement meilleures. Et vu que votre deck perso s'épuise rapidement en début de partie, on pioche peu à peu les cartes achetées récemment et notre jeu gagne en possibilités...


De nombreux jeux utilisent cette mécanique avant le début de la partie ou alors en complément d'autres mécaniques.


Et certains sont du "deckbuilding pur", c'est à dire que la confection du meilleur paquet de cartes possible sera le mécanisme principal du jeu.


Le but du jeu, dans SHARDS of INFINITY, c'est de réduire à 0 la santé de vos adversaires. Bon un autre moyen de l'emporter existe mais il est plus difficile à atteindre.


On débute avec 50 points de vie et hop, une fois son compteur vie réduit à zéro, ce sera un joueur de moins. On peut aussi gagner en atteignant 30 en "maîtrise", et en jouant la carte "éclat de l'infini". Mais c'est une voie plus longue et risquée :-)


Après ces quelques images, les bonnes idées qui font que ce jeu réussit à se démarquer de Star Realms dont il semble pourtant très proche à bien des égards.

Au niveau règles c'est limpide, dispo en ligne en VF et on ne détaillera pas plus que ces quelques mots :

- vous jouez votre main de 5 cartes

- les cristaux obtenus permettent de faire des achats de cartes.

- les soins... vous soignent.

- les dégâts sont envoyés vers un joueur et/ou un champion adverse (à condition de pouvoir le détruire).

- la maîtrise se rajoute en bas de votre fiche perso et 1 cristal peut être consacré par tour au gain de 1 maîtrise.


Voilà si vous avez déjà joué à un jeu de deckbuilding et que vous aimez ce système, vous allez adorer, voyons illico les apports à cette mécanique classique.


Test du jeu SHARDS of INFINITY : les bonnes idées

Le jeu a été finement pensé malgré une première impression de déjà vu. Voyez plutôt :


- achats : autant que vous voulez / pouvez en fonction de vos cristaux disponibles. Le marché se renouvelle immédiatement après chaque recrutement.


- maîtrise : votre plaque personnage possède 2 roulettes numérotées. Votre niveau de santé, classique, qui débute à 50 points. Et la maîtrise, plus originale, c'est le talent de votre personnage. Utilité ? les cartes auront des effets parfois bonifiés à partir de 5 ou 10 de maîtrise. Pas essentiel pour les parties de découvertes, puis on comprend leur utilité une fois quelques défaites contre un joueur qui a su s'en servir.


- cartes champions : normalement vous défaussez toute votre main en fin de tour, cartes utilisées ou pas (en général, point de déchet dans ce jeu). Les champions, eux, resteront devant vous. Ils seront activables aux prochains tours... s'ils sont toujours là.


Leur santé est clairement visible, et libre aux autres joueurs de les attaquer ou de vous attaquer. Un champion c'est donc une pression sur les autres joueurs et en général des dégâts évités. Et puis ils reviennent dans votre défausse...


- cartes mercenaires (liseré rouge). Vous pouvez les acheter et les placer dans la défausse comme une carte normale. Mais ils peuvent se montrer bien pratiques si vous les enrôlez directement : ils sont joués immédiatement, utilisés pour leur apport (soins, dégâts, maîtrise...) puis ensuite ils repartent sous le deck principal.


- boucliers : il suffit de montrer une ou plusieurs cartes avec des boucliers qui sont dans votre main et hop vous parez autant de dégâts. Pratique à 3 ou 4 joueurs, on peut bluffer par moments quand on vous a vu recruter du bleu chargé en défense.

Test du jeu SHARDS of INFINITY : les 4 factions

Les bleus (ordre) : spécialistes en gain de maîtrise et en défense. Vous ne gagnerez pas directement avec eux...mais ils sont très utiles notamment si vous jouez à fond l'option "maîtrise" !


Les marrons (homodeus) : ces drones et robots offrent beaucoup de champions, ces cartes qui restent à demeurent devant vous et qui servent à chaque tour. Parfait pour détourner les coups adverses. Et pas mal d'interactions entre cartes de cette même famille.


Les violets (spectra) : beaucoup de mercenaires, beaucoup de dégâts, à surveiller comme l'eau sur le feu !


Les verts (maquis) : ces maquisards sont très équilibrés, entre mercenaires, combos de dégâts, soins... c'est la couleur la plus polyvalente si on la considère de façon globale.

Test du jeu SHARDS of INFINITY : le ressenti

Le jeu est sacrément rapide. Contrairement à bien des deck-builders, vous n'allez pas faire tourner 20 fois votre deck ni acheter une tonne de choses, vous aurez perdu ou gagné avant ! Ce sera un peu plus long si vous visez l'option "éclat de l'infini", en jouant bleu à fond notamment, mais pour la plupart des parties le jeu est fort rapide (votre partie dépendra sacrément des cartes disponibles au marché mais comme les achats multiples sont possibles...ça tourne quand même).


Dès les 5 premiers tours de jeu, vous aurez pu (ou pas) évincer certaines cartes. Mais ce n'est pas aussi essentiel que dans des jeux qui durent plus longtemps.


Ici il faudra plutôt repérer et tenter d'acquérir des cartes qui fonctionnent bien ensemble sachant qu'un paquet de synergies sont possibles, après une dizaine de parties on se dit qu'on a encore plein de choses à tester suite à une défaite (fréquente) ou une victoire d'un cheveu... et le jeu réussit son pari : c'est finalement bien différent comme ressenti que Star Realms, il y a une couche de "recherche", de réflexion supplémentaire pour trouver des recettes gagnantes. Bon on reste dans du deck-building mais voilà, il n'y a pas que les dessins qui changent (d'ailleurs on préfèrera sur ce point ceux de Star Realms mais le goût et les couleurs...)


Avec 88 cartes (+ mains de départ) mais en 2 ou 3 exemplaires chacunes  on peut commencer à "connaître" les principales cartes après quelques parties. C'est d'ailleurs essentiel pour éviter de laisser certaines combos aux adversaires, un duo Homodeus étant par exemple redoutable une fois réuni.... Et le temps de le contrer, les dégâts pleuvent.


C'est là qu'on s'éloigne vraiment des parties de Star Realms qui pouvaient traîner en longueur (en jeu réel comme en ligne) : ici,  avec le niveau de maîtrise qui va amplifier certains effets, les coups à 15, 20 arrivent après quelques tours de jeux et le KO survient finalement bien vite !


Il suffit de 3 ou 4 parties pour se faire happer par les possibilités de combos cachées dans ce petit jeu qui vraiment nous aura surpris car on se disait "un deck-building de plus !'. 


Au fait, 2, 3 ou 4 joueurs ?


Pas de surprise, comme pour Dominion et consorts, on le préfère largement à 2. Direct dans le joueur en face, sans chercher à savoir qui avantager ou pas, qui épargner, pas de discussions de compensations du coup d'avant et autres histoires, l'essence du jeu c'est un affrontement direct et sans chichis :-) Du coup le mode bloodbath est pas mal aussi mais plus long, forcément, 3 joueurs au lieu de 2 ;-)


A savoir : les auteurs ont prévu une règle spéciale pour 3 joueurs dans l'extension (pas encore dispo Vf), à savoir les 2 autres joueurs prennent tous les dégâts. Comme ça pas de jaloux, ils appellent cela le mode "bloodbath" qui se passera de traduction ! Et un mode 2 vs 2 est également prévu.

Non testé mais les retours sont bons sur ces ajouts et sur les cartes reliques additionnelles qui vont avec. 


Et avec les enfants ?


C'est très bien avec un ado de 12 ans et plus. En dessous, préférez Star Realms plus abordable qui fonctionne bien dès 9-10 ans voire un peu avant.


Test du jeu SHARDS of INFINITY : alors c'est bien ?

On dispose d'une dizaine de boîtes de Dominion ici, alors vous aurez compris que ce mécanisme du deckbuilding on l'a découvert il y a bien longtemps et suivi sans relâche car ça nous plaît tout comme le draft ou la pose de tuiles !


Soyons clairs : si Dominion à ouvert la voie du deckbuilding du moins de façon marquante et d'innombrables jeux ont utilisé ce mécanisme également, c'est le petit STAR REALMS qui représente la version la plus épurée de cette façon de jouer...  aux cartes.


Alors où se place SHARDS of INFINITY ? Et bien juste un cran au-dessus en termes de finesse de jeu par rapport à Star Realms.


Les divers apports évoqués plus haut, discrets mais bien présents en termes de mécanique et de possibilités permettent de tester bien des combinaisons, du moins quand ce sera possible car le jeu est si rapide que les cartes proposées au marché peuvent ne jamais vous convenir, bref une adaptation incessante sera la clé et mine de rien, des jeux simples mais avec un truc à prendre en main, ça nous plaît, ce petit deckbuilder est bien plus efficace qu'escompté !


Certains joueurs qui l'ont découvert avec nous récemment le trouvaient d'ailleurs trop direct, trop rapide, trop dépendant du hasard du marché (et c'est vrai sur certaines parties la victoire est impossible si ça tombe vraiment mal pour vous), c'est à savoir si vous aimez mettre en place un moteur redoutablement efficace sur une demi-heure : ici les cartes de votre main sont presque toujours utiles du coup ça cogne, ça achète, ça détruit vite fait bien fait ! Un petit côté défouloir que notre ado adore (citation : mon meilleur deckbuilding !)


On regrettera toutefois le côté "froid" du thème, certes l'espace c'est glacial aussi mais comment dire, les robots, maquisards et autres personnages du jeu nous ont laissé de marbre, on ignore s'ils sortent d'un univers SF particulier. Digression c'est Pierce Brown qui aurait dû refiler une licence à ce jeu, les bastons incessantes ça collait bien avec les trilogies de Red Rising par exemple... adapté sous forme de jeu de cartes aussi !


Au niveau graphique, si le thème ne nous emballe pas, l'iconographie est parfaite et très lisible (rouge : dégâts, vert, santé, bleu : cristaux, blanc : maîtrise), une partie et tout est en place ensuite on est dans le combotage effrené et la course à l'efficacité !


Voilà au terme de cet avis sur SHARDS of INFINITY, le bilan est très bon (un solide 8 aux critères Bgg), c'est un jeu esthétiquement conventionnel dans le thème SF mais aux très bonnes idées qui débouchent sur du deckbuilding vitaminé qui déroute lors de la première partie peut-être mais qui dévoile ses subtilités et ses possibilités au cours des parties suivantes ! Et vu que plusieurs extensions très réussies sont en traduction, on se dit que niveau durée il y aura vraiment de quoi voir venir !

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D'autres chouettes jeux avec du deckbuilding ?

Une course à travers la jungle, on avance à l'aide de cartes jouées par ce mécanisme.
La base, même s'il est un poil "lent" 10 ans après. Mais encore très très bon.
L'idéal pour découvrir ce mécanisme, dès 9/10 ans.
2 joueurs idéalement.